lundi 5 septembre 2016

3 - mes larmes

Il n'y en a pas eu tant que ça. Elles se sont cantonnées au premier jour. Chaudes, intarissables, lourdes de sens et étonnamment salvatrices.
Mes larmes je les aime autant que mes sourires, elles veulent aussi dire quelque chose de moi.
Que je suis triste et que j'ai peur. Aujourd'hui lundi elles tentent de revenir. Je les sens poindre. Elles alourdissent mon humeur. Le ciel est gris, je viens de laisser les enfants à l'école et chez la nourrice. Je travaille de la maison aujourd'hui. Seule, je peux remettre mon sourire du week end au placard, du moins le temps de considérer ces larmes et de leur demander ce qu'elles ont à me dire. Elles ont droit à mon égard. Elles me parlent de ma peur, celle de souffrir et de faire souffrir, de ne pas être capable de m'occuper des miens, de devoir partir trop tôt. Elles expriment mon inquiétude vis à vis des mois à venir, des organisations à revoir, des changements à opérer.  
Je parviens à balayer certaines de ces incertitudes et grâce à ceux qui m'entourent je me concentre sur l'instant présent, c'est moins douloureux. 
C'est moi qui ai créé ce cancer, je vais essayer de ne pas me faire plus de mal. Je vais aller le trouver et lui dire qu'il s'est trompé de chemin. Mes cellules ont peut être cru bien faire en se mettant à fonctionner différemment... je ne leur en veux pas. Mais je ne vais pas les laisser continuer leur route, leur campagne destructrice.  Je vais me battre, aidée par mon entourage. Chaque personne à qui je dis ma maladie est un soldat potentiel qui viendra grandir mon armée. Elle grandit de jour en jour. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire